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Page:Jean Bouchet - Histoire et cronicque de Clotaire.djvu/50

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Le premier livre.

Vous respondez quon se garde qui voudra et que ny pensez aucun mal/mais est pour seullement complaire a quelcun par honneur/affin quil soit vostre espoux. ¶ Notez mesdames que mariages faiz par telz moiens sont de petite duree et de maulvaise yssue/car ainsi quon a veu par cy devant et quon le droit journellement en mariages faiz et consumez par telles amouretes ya voluntiers jalozie/ou pauvre gouvernement/fois en la part du mary ou de la femme/et lamour deshonneste et lubric que qui a cause de tel lien/ne peut estre de longuee duree. Car apres avoir eu grant nombre denfans ou quelque malladie ou merencolie qui aura efface la premiere beaulte celuy lequel voldra aura espousee pour son plaisir voluptueux seulement/tournera son cueur ailleurs/et dieu le permet.et feuffre ainsi advenir affin quon congnoisse que mariage ne soit estre fait et celebre pour concupiscence charnelle.

¶ Il ya plus mes dames/car tous ceufx qui vous voient ne peuvent estre vos mariz/vous leur presentez les tetins descouvers vostre face eslevee et polie vostre corps contrefaict difformite de vos habitz/vos regards penetrans et vostre faincte doulceur. Et par telz moyens jeunes gens indiscretz qui en suyvent leurs passions charnelles sont conviez por nature et sensualite a vous desirer/et pour fuir souvent vostre deshonneur de telle forte que vostre mondanite et oultrecuydance vous mayne au lieu de porpetuel reproche/et celles qui cuydent estre les plus subtilles sont souvent les premieres prinses. Saincte radegonde qui avait veu et leu la doctrine des sages congnoissoit assez ce dangier/et a ceste cause ya tousjours obvie/et mis toute son estude a seullement parer et embellir son ame des beaux acoultremens de vertuz/Pour et affin quelle fust plaiante a son loyal Jesus.

Des abstinences que faisoit saincte radegonde en son jeune age Chappitre x.