Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 2, 1880.djvu/138

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Autant qu’on en aura on leur pourra nombrer par paroles jusques au nombre de cinq, en les nommant ainsi : Augé-pé 1, mocouein 2, mossaput 3, oioicoudic 4, ecoinbo 5, Si tu en as deux, tu n’as que faire d’en nommer quatre ou cinq. Il te suffira de dire mocouein de trois et quatre. Semblablement s’il y en a quatre tu diras oioicoudic. Et ainsi des autres : mais s’ils ont passé le nombre de cinq, il faut que tu monstres par tes doigts et par les doigts de ceux qui sont aupres de toy, pour accomplir le nombre que tu leur voudras donner à entendre, et de toute autre chose semblablement. Car ils n’ont autre maniere de conter.

T. — Maé pérérout, de caramémo poupé ? Quelle chose est-ce que tu as apportée dedans tes coffres ?

F. — A-aub, des vestemens.

T. — Mara vaé ? De quelle sorte ou couleur ?

F. — Sobouy-eté, de bleu. Pirenc, rouge. Ioup, jaune. Son, noir. Sobouy-masson, Verd. Pirienc, de plusieurs couleurs. Pegassou-aue, couleur de ramier. Tin, blanc. Et est entendu de chemises.

T. — Maé pàmo ? Quoy encores ?

F. — A cang aubé-roupé. Des chapeaux.

T. — Seta-pé ? Beaucoup ?

F. — Icatoupavé. Tant qu’on ne les peut nombrer.

T. — Ai pogno ? Est-ce tout ?

F. — Erimen. Non, ou nenny.

T. — Esse non bat. Nomme tout.

F. — Coromo. Attens un peu.

T. — Neîn. Or sus doncques.

F. — Mocap ou Mororocap. Artillerie à feu, comme harquebuze grande ou petite : car Mocap signifie toute maniere d’artillerie à feu, tant de grosses pieces de navires, qu’autres. Il semble aucune fois qu’ils prononcent Bocap par B. et serait bon en escrivant ce