Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 2, 1880.djvu/144

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T. — Nereico-icho pe-deauem a irom ? Ne te tiendras tu point avec tes gens ? c’est à dire, avec ceux de ton pays.

F. — Marâ amo pè ? Pourquoy t’en enquiers-tu ?

T. — Aipo-gué. Je le di pour cause. Che poutoupa-gué déri. J’en suis ainsi en malaise comme disant, Je le voudrois bien savoir.

F. - N’èn pé amotareum pè orèroubicheh ? Ne haïssez-vous point nostre principal, c’est à dire, nostre vieillard ?

T. - Erymen. Nenny Séré cogatou pouy-èum-éié mo. Si ce n’estoit une chose qu’on doit bien garder, on devroit dire. Sécovaè apoau-è engatouresme, y potéré cogaton. C’est la coustume d’un bon pere qui garde bien ce qu’il aime.

T. - Neresco-icho pirem-ouarini ? N’iras-tu point à la guerre au temps advenir ?

F. - Asso irénué. J’y iray quelque jour. Mara pé peronagérè ? Comment est-ce que vos ennemis ont nom ?

T. - Touaiat ou Margaiat. C’est une nation qui parle comme eux, avec lesquels les Portugais se tiennent. Ouétaca, Ce sont vrais sauvages qui sont entre la riviere de Maoh-hé et de Parai. Ouèavem. Ce sont sauvages qui sont encores plus sauvages, se tenans parmi les bois et montagnes. Caraia, Ce sont gens d’une plus noble façon, et plus abondans en biens, tant vivres qu’autrement, que non pas ceux-ci devant nommez. Karios, Ce sont une autre maniere de gens demeurans par delà les Tonaire, vers la riviere de Plate qui ont un mesme langage que les Toúoup-Toüpinenquin.

La difference des langues, ou langage de la terre, est entre les nations dessus nommées. Et premierement