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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/280

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stinées

Avance nos amours, ou rompt nos hyménées.

Leur savoir divertit des malheurs apparents

Elles nous montrent l'art d'abuser nos parents,

Elles font incliner leur humeur à la nôtre,

Éloignent un amant, font approcher un autre,

Tout cède à leur esprit, il invente des traits,

Plus forts que ceux d'amour, et que tous nos attraits ;

Mais je vois cet objet dont mon âme est atteinte,

Feignons de reposer ; amour, conduit la feinte.


Scène II

.

DIONYS, Dorise, AMÉLIE.

DIONYS

.

Mais, si je l'importune ?

DORISE

.

Elle me l'a permis.

Voyez, si je sais bien obliger mes amis ?

Voyez ce que je rends à vos rares mérites,

Puisque je la dispose à souffrir vos visites,

Elle m'a discouru de votre affection

Sans découvrir pourtant son inclination,

Et si son coeur est froid autant que ses paroles,

Votre espérance est vaine, et vos peines frivoles,

Je suis fort abusée, ou souffrant vos discours,

Tout le dessein qu'elle a c'est de charmer les jours,

Le temps fait toutefois tant de métamorphoses,

Et les filles d'ailleurs, réservent tant de choses,

Que peut-être on verra son esprit adouci,

Ou que déjà le temps en a pris le souci ;