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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/283

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Qui lui doit succéder, d'un œil d'indifférence,

Tu ne réputes pas ton destin bienheureux,

Lève les yeux au moins, et réponds-moi par eux.

DIONYS

.

Ô favorable songe !

DORISE

.

Il est à votre gloire,

Vous devez puissamment occuper sa mémoire,

Autrement le sommeil ne lui fournirait pas,

Un portrait si puissant de vos rares appas.

AMÉLIE

.

Ô Dieux ! Quel changement arrive à ma fortune,

Dionys est le sourd et je suis l'importune,

J'étais sourde jadis, quand tu me demandais,

Et tu l'es maintenant pour ce que tu me dois,

Dionys, (mon souci) quoi rien à ma prière,

Ta voix n'a-t-elle plus sa douceur coutumière ?

Ton unique dessein fut-il de m'émouvoir,

Et te contentes-tu d'avoir eu ce pouvoir :

Hélas ! Parler à moi, c'est parler à toi-même,

Et tu n'en peux douter, si tu crois que je t'aime.

La contrainte est honteuse, et c'est un vain tourment,

À ceux en qui l'amour préside également :

Ce dieu ne défend rien, de toutes les pensées

Où les honnêtes mœurs ne sont point offensées,

Et je ne défends point, tout ce qui t'est permis,

Par ce Dieu, si propice, et doux à ses amis.

DIONYS

.

Que ne puis-je après ces mots entendre qui me plaise ;

Tous mes sens sont ravis d'étonnement, et d'aise ;

Mais las ! Dois-je espérer ?

AMÉLIE

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