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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/287

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Et vous blessez des cœurs si doux et si divers

Que vous aurez bientôt dépeuplé l'univers.

DIONYS

.

Ce n'est pas mon dessein.

ÉRASTE

.

Non, mais de la nature

Qui vous fit préférable à toute créature

Elle a mis dans vos yeux de superbes vainqueurs,

Qui sans intention traversent tous les cœurs

DIONYS

.

Je lui suis obligé.

ÉRASTE

.

Vous aimez amélie ?

DIONYS

.

Je l'avoue.

ÉRASTE

.

Et l'amour l'un à l'autre vous lie,

DIONYS

.

Je ne l'estime pas.

ÉRASTE

.

Se peut-elle exempter,

D'aimer ce qui plaît tant ? Et qui peut tout dompter ?

DIONYS

.

Est-ce tout ?

ÉRASTE

.

Je dis peu, la voix même des anges

Ne pourrait dignement célébrer vos louanges.

DIONYS
s'en allant

Je ne m'informe point de vos intentions,

Et le temps résoudra toutes ces questions.

Il s'en va
ÉRASTE

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