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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/295

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Et qui veux l'élever à la gloire suprême,

Dont on doit honorer les personnes que j'aime.

DIONYS

.

Elle vous doit beaucoup.

ÉMILE

.

Mon sentiment est tel ;

Mais que puis-je adorer que cet ange mortel,

Est-elle indifférente aux cœurs les plus barbares,

Puis-je porter les yeux sur des beautés plus rares ?

Et la nécessité d'aimer plus bas que moi,

N'excuse-t-elle pas, si je vis sous sa loi.

DIONYS

.

Elle a bien des appas.

ÉMILE

.

Cette belle m'oblige,

À me mêler d'un art, qu'en effet je néglige,

Une plume jamais n'a ces doigts exercés,

Et vous me servirez, si vous m'aimez assez ;

Cet adorable objet, dont mon âme est atteinte,

Veut voir en beaux discours ma passion dépeinte ;

Couchez en un poulet, mais bien élégamment,

Tout ce qui peut partir de l'esprit d'un amant,

Rendez à mon amour cet agréable office,

Et dispensez ma main de ce vil exercice ;

Si quelque occasion s'offre de vous servir,

J'en ai fait un dessein qu'on ne me peut ravir.

DIONYS

.

Que puis-je dénier à la gloire du monde

Ce m'est une faveur, qui n'a point de seconde,

Ce poulet achevé, je l'apporte en ce lieu.

ÉMILE

.