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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/303

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Qu'elle a mis en mon coeur une flamme immortelle.

Rien ne peut m'empêcher d'aimer votre beauté,

Et je ne puis forcer cette nécessité.

AMÉLIE

.

Enfin, c'est trop cacher une ardeur si pressante,

Et je dois de l'espoir à sa flamme innocente.

Espère mon souci, ta peine aura son prix,

Et mes yeux, les auteurs de ta prise, sont pris.

J'ai sondé ton esprit, j‘aime ce que j'y trouve,

Et cette affection t'est une heureuse preuve,

Je te préfère à tout, viens demain en ce lieu,

En savoir davantage, et sois discret, adieu.

DIONYS
seul

Honorez-moi d'un mot, et d'un moment encore,

Que je baise vos pas, et que je vous adore.

Ô discours favorable, ô trop heureux amant !

Est-il rien de pareil à ton contentement.


Scène IX

.

Lisidan, Dionys.

LISIDAN
prenant congé d'Érante.

.

Adieu, demain sans faute.

Il parle à Dionys

Ô Dieux que ta maîtresse,

N'a-t-elle autant de part en l'ardeur qui te presse,

Qu'on porterait d'envie à ta prospérité ;

Et qu'Érante a pour moi d'amour et de bonté ;

DIONYS

.

Parlez-vous de bon sens ?

LISIDAN

.