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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/304

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Oui si j'en suis capable,

Et si l'on peut trouver un amant raisonnable.

DIONYS

.

Elle vous aime encor ?

LISIDAN

.

Je n'en saurais douter,

Elle m'en assurait au point de la quitter :

Elle estimait la loi, sous qui l'amour nous range,

Et je tiens son esprit incapable du change

Mais quel sujet vous porte à m'enquêter ainsi ?

Et tenir pour suspect son amoureux souci ?

DIONYS

.

Voyez bien le sujet.

LISIDAN
ayant lu la lettre

Ai-je des yeux fidèles,

Et dois-je soupçonner ce miracle des belles ;

Quoi, l'arrêt de ma mort, est signé de sa main,

Ô disgrâce ! Ô rigueur ! De mon sort inhumain !

Et bien, possède-la, cette belle inconstante,

Arrache-moi mon bien, réponds à son attente,

Tu ne souhaitais pas cette inclination

Ton mérite est contraire à ton intention.

Je ne lui donne point le titre d'inhumaine,

Je ne murmure point, mes défauts ont leur peine ;

Et le ciel m'eût pourvu de belles qualités

S'il eût formé pour moi, de si rares beautés.

DIONYS

.

Ne cherche point d'excuse à cet esprit volage,

Blâmez de votre mal, son humeur, et son âge,