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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/317

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Ferme à mes passions, et l'oreille, et le cœur

Lâche, présomptueux, et superbe vainqueur,

Adore cet objet qui t'a l'âme ravie ;

Mais ne te promet point d'Empire sur sa vie :

J'emploierai mes efforts à ruiner les tiens,

À publier vos feux, rompre vos entretiens,

Découvrir ton adresse aussitôt que conçue,

Enfin à divertir une prospère issue,

Tiens pour illusion ce qu'elle t'a promis

Et saches en moi seule avoir mille ennemis.

{{scène|VI} Amélie, Érante, Lisidan, Dionys

AMÉLIE
retenant sa sœur

Quel trouble si soudain, rend ce visage blême.

ÉRANTE

.

Ne me retenez point, ayez soin de vous-même.

LISIDAN

.

Cette humeur lui provient.

AMÉLIE

.

D'où ?

LISIDAN

.

D'un juste mépris.

AMÉLIE

.

Quoi ? De plus doux appas ont touché vos esprits ?

De nouvelles ardeurs ont votre âme embrasée ?

Et vous n'estimez pas une conquête aisée.

LISIDAN

.