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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/318

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Qu'une autre soit jamais l'objet de mon souci !

Me pouvez-vous connoître, et me parler ainsi ?

Perdez ce sentiment.

AMÉLIE

.

De qui donc se plaint-elle ?

LISIDAN

.

De ce parfait ami qui plaît à cette belle.

AMÉLIE

.

Je sais tout, c'est assez. Je quoi ! tant d'amitié

Ne peut, cher dionis, attirer ta pitié ?

Ton coeur ne se rend pas à la bonté d'Érante ?

Et je t'ai vu souffrir mon humeur arrogante ?

Tu refuses des vœux à son humilité,

Et jadis mes dédains ne t'ont point rebuté ;

Ne dois-tu rien cruel à la mélancolie.

DIONYS

.

Non puisque je dois tout aux beautés d'Amélie;

AMÉLIE

.

Si tu dois aux attraits, tu lui dois plus qu'à moi,

Crois-tu qu'elle en ait moins ?

DIONYS

.

Oui, si je m'y connais.

LISIDAN

.

Jugez-nous Lisidan.

DIONYS

.

Que l'amant soit l'arbitre,

Désirer accorder et l'un et l'autre titre,

C'est vouloir l'impossible.