Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.4-1820.djvu/95

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Sire, à trop consulter l'occasion passe :

Le ciel touche parfois aussitôt qu'il menace.

Créon

Que j'ai de répugnance à cette lâcheté ! [1675]

Mais il faut obéir à la nécessité :

Rendez donc ce devoir au corps de Polynice ;

Qu'avec ses sœurs sa veuve assiste à cet office ;

Que l'on délivre Argie, et que sa liberté

Soit le premier effet de cette impunité. [1680]



Scène VII

Les mêmes, un Capitaine


Le Capitaine

Sire, sire, accourez.

Créon

Quelle nouvelle ? Approche.

Le Capitaine

Hémon s'est fait passage en la funeste roche

Où devait Antigone expier son forfait :

Elle en est quitte, Sire, et c'en est déjà fait ;

La prince sur son corps déteste votre empire, [1685]

Et je crains, oui je crains quelque chose de pire...

J'en voulais approcher, mais s'élançant sur moi...

Créon

Ô trop certain augure ! Ô misérable roi !

De quel triste succès est ma rage suivie !

Courons, sauvons mon fils, ou c'est fait de ma vie. [1690]


Ils sortent