La liberté d'aimer, ce qu'il me voit chérir !
Son amour pour le Duc, lui produit votre haine,
Cherchez donc un digne objet, à cette humeur hautaine
Employez, employez ces bouillants mouvements,
À combattre l'orgueil, des peuples ottomans ; [70]
Renouvelez contre eux, nos haines immortelles,
Et soyez généreux, en de justes querelle ;
Mais, contre votre frère ! Et contre un favori,
Nécessaire à son roi, plus qu'il n'en est chéri !
Et qui de tant de bras, qu'armait la Moscovie, [75]
Vient de sauver mon sceptre, et peut-être ma vie,
C'est un emploi célèbre ! Et digne d'un grand coeur !
Votre caprice, enfin, veut régler ma faveur ;
Je sais mal appliquer mon amour, et ma haine,
Et c'est de vos leçons, qu'il faut que je l'apprenne ; [80]
J'aurais mal profité, de l'usage, et du temps !
Souffrez...
Encore un mot, et puis, je vous entends ;
S'il faut qu'à cent rapports ma créance réponde,
Rarement le soleil, rend la lumière au monde,
Que le premier rayon, qu'il répand ici bas, [85]
N'y découvre quelqu'un de vos assassinats ;
Ou, du moins, on vous tient, en si mauvaise estime ;
Qu'innocent, ou coupable, on vous charge du crime ;
Et que vous offusquant, d'un soupçon éternel,
Aux bras du sommeil même, on vous fait criminel, [90]
Sous ce fatal soupçon, qui défend qu'on me craigne,
On se venge, on s'égorge, et l'impunité règne,
Et ce juste mépris, de m