Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et pour vous conserver, ma flamme, et mon amour, [545]

Malgré mon désespoir, conserverai le jour.

THÉODORE

Quoi, nous n'obtiendrons rien de cette humeur altière !

CASSANDRE

Il m'a du, m'attaquant, connaître toute entière ;

Et savoir que l'honneur, m'était sensible au point,

D'en conserver l'injure, et ne pardonner point. [550]

THÉODORE

Mais vous venger, ainsi, c'est vous punir vous-même ;

Vous perdez avec lui, l'espoir d'un diadème.

CASSANDRE

Pour moi, le diadème, aurait de vains appas,

Sur un front que j'ai craint, et que je n'aime pas.

THÉODORE

Régner, ne peut déplaire, aux âmes généreuses. [555]

CASSANDRE

Les trônes bien souvent, portent des malheureuses, ;

Qui sous le joug brillant de leur autorité,

Ont beaucoup de sujets, et peu de liberté.

THÉODORE

Redoutez-vous un joug, qui vous fait souveraine ?

CASSANDRE

Je ne veux point dépendre, et veux être reine ; [560]

Où ma franchise, enfin, si jamais je la perds,

Veut choisir son vainqueur, et connaître ses fers.

THÉODORE

Servir un sceptre en main, vaut bien votre franchise.