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Et contre un père enfin l’enfant a toujours tort :
Mais me répondras-tu des caprices du sort ?
Ce monarque insolent, à qui toute la terre
Et tous ses souverains sont des jouets de verre,
Prescrit-il son pouvoir ? et quand il en est las,
Comme il les a formés, ne les brise-t-il pas ?
Peut-il pas, s’il me veut dans un état vulgaire,
Mettre la fille au point dont il tira la mère,
Détruire ses faveurs par sa légèreté,
Et de mon songe enfin faire une vérité ?
Il est vrai que la mort, contre son inconstance,
Aux grands cœurs, au besoin, offre son assistance,
Et peut toujours braver son pouvoir insolent ;
Mais, si c’est un remède, il est bien violent.

CAMILLE.

La mort a trop d’horreur pour espérer en elle ;
Mais espérez au ciel qui vous a fait si belle,
Et qui semble influer avecque la beauté,
Des marques de puissance et de prospérité.



Scène II.

Les mêmes ; UN PAGE.
LE PAGE.

Madame.

VALÉRIE.

Madame.Que veux-tu ?

LE PAGE.

Madame.Que veux-tu ?L’Empereur qui m’envoie
Sur mes pas avec vous vient partager sa joie.