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VALÉRIE.

Quelle ?

LE PAGE.

Quelle ?L’ignorez-vous ? Maximin, de retour
Des pays reculés où se lève le jour,
De leurs rebellions par son bras étouffées,
Aux pieds de l’Empereur apporte les trophées ;
Et de là se dispose à l’honneur de vous voir.

(Il sort.)
CAMILLE.

Sa valeur vous oblige à le bien recevoir.
Ne lui retenez pas le fruit de sa victoire :
Le plus grand des larcins est celui de la gloire.

VALÉRIE.

Mon esprit agité d’un secret mouvement,
De cette émotion chérit le sentiment ;
Et cet heur inconnu, qui flatte ma pensée,
Dissipe ma frayeur et l’a presque effacée ;
Laissons notre conduite à la bonté des dieux.
(Voyant Maximin.)
Ô ciel ! qu’un doux travail m’entre au cœur par les yeux !



Scène III.

DIOCLÉTIEN, MAXIMIN, VALÉRIE, CAMILLE, PLANCIEN, Gardes, Soldats.
(bruit de tambours et de trompettes.)
DIOCLÉTIEN, baisant les mains de Valérie.

Déployez, Valérie, et vos traits et vos charmes ;
Au vainqueur d’Orient faites tomber les armes ;
Par lui l’empire est calme et n’a plus d’ennemis.
Soumettez ce grand cœur qui nous a tout soumis ;
Chargez de fers un bras fatal à tant de têtes,