Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/242

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OCTAVE

Ha Madame !

THÉODORE

Et bien ?

OCTAVE

Sans mon secours le Prince rendait l'âme.

THÉODORE

Prenais-je, Léonor, l'alarme hors de propos. [1175]

LE PRINCE

Souffrez-moi sur ce siège un moment de repos.

Débile, et mal remis encore de la faiblesse

Où ma perte de sang, et ma chute me laisse ;

Je me traîne avec peine, et j'ignore où je suis.

THÉODORE

Ha mon frère !

LE PRINCE

Ha ma soeur ! Savez-vous mes ennuis ? [1180]

THÉODORE

Ô songe ! Avant coureur d'aventure tragique,

Combien sensiblement cet accident t'explique ;

Par quel malheur, mon frère, ou par quel attentat

Vous vois-je en ce sanglant et déplorable état ?

LE PRINCE

Vous voyez ce qu'amour et Cassandre me coûte, [1185]

Mais faites observer qu'aucun de nous écoute.

THÉODORE, faisant signe à Léonor qui va voir si personne n'écoute.

Soignez-y, Léonor.

LE PRINCE