À vos ordres, Seigneur, la voilà toute prête ;
Je la conserverai, puisque je vous la dois,
Mais elle régnera, pour dispenser vos lois ;
Et toujours, quoiqu'elle ose, ou quoi qu'elle projette, [1805]
Le diadème au front, sera votre sujette.
Il dit au Duc, l'embrassant.
Par quel heureux destin, Duc, ai-je mérité,
Et de votre courage, et de votre bonté ;
Le soin si généreux, qu'ils ont eu pour ma vie.
Il ont servi l'État, alors qu'il l'ont servie ; [1810]
Mais, et vers la couronne, et vers vous acquitté,
J'implore une faveur de votre majesté.
Quelle ?
Votre congé, Seigneur, et ma retraite,
Pour ne vous plus nourrir, cette haine secrète,
Qui m'expliquant si mal, vous rend toujours suspects, [1815]
Mes plus ardents devoirs, et mes plus grands respects ;
Non, non, vous devez, Duc, vos soins, à ma province ;
Roi, je n'hérite point, des différents du prince ;
Et j'augurerais mal, de mon gouvernement,
S'il m'en fallait d'abord, ôter le fondement ; [1820]
Qui trouve, ou dignement, reposer sa couronne
Qui rencontre à son trône, une ferme colonne ;
Qui possède un sujet, digne de cet emploi,
Peut vanter son bonheur, et peut dire être Roi ;
Le ciel nous l'a donné, cet État le possède,