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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/273

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[1825]

Par ses soins, tout nous rit, tout fleurit, tout succède ;

Par son art, nos voisins, nos propres ennemis

N'aspirent qu'à nous être alliés, ou soumis ;

Il fait briller partout notre pouvoir suprême,

Par lui, toute l'Europe, ou nous craint, ou nous aime ; [1830]

Il est de tout l'État, la force, et l'ornement,

Et vous me l'ôteriez, par votre éloignement ?

L'heur le plus précieux, que régnant je respire,

Est que vous demeuriez, l'âme de cet Empire

Et si vous répondiez, à mon élection, [1835]

Montrant Théodore.

Ma soeur sera le noeud de votre affection.

LE DUC

J'y prétendrais en vain, après que sa défense,

M'a de sa servitude, interdit la licence.

THÉODORE

Je vous avais prescrit, de cacher vos liens,

Mais les ordres du Roi, sont au dessus des miens ; [1840]

Et me donnant à vous, font cesser ma défense.

LE DUC

Ô de tous mes travaux, trop digne récompense !

C'est à ce prix, Seigneur, qu'aspirait mon crédit !


Au prince.


Et vous me le rendez, me l'ayant interdit.

LE PRINCE

J'ai, pour vous, accepté la vie, et la couronne, [1845]

Madame, ordonnez-en, je vous les abandonne ;

Pour moi, sans vos faveurs, elles n'ont rien de doux,

Je les rends, j'y renonce, et n'en veux point sans vous ;

De vous seule dépend, et mon sort, et me vie.