Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/384

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Fait goûter un repos, bien plus calme, et plus pur ;

Les pointes des brillants, qui parent les couronnes,

Figurent bien, cruel, les soins, que tu nous donnes,

Et ce vain ornement, marque bien la rigueur,

De poignantes douleurs, qui nous percent le coeur ; [940]

Celle qu'on veut m'ôter, à peine est sur ma tête,

Mais Dieux, à quel combat, faut-il que je m'apprête.


Scène IV

Narsée, Syroës, Gardes

Narsée

Apprenez-moi, Seigneur, le nom que je vous dois !

Parlai-je à mon amant, où parlai-je à mon Roi ?

Et voyant votre gloire, au point, où je souhaite, [945]

Suis-je votre Maîtresse, ou bien votre sujette !

Quels devoirs, vous rendrai-je, en cet état pompeux !

Vous dois-je mon hommage, où vous dois-je mes voeux ?

Apprenez-moi mon sort, et par nos différences,

Réglant nos qualités, réglez mes déférences. [950]

Syroës

Votre sort est le mien, notre amour l'a réglé,

Et le bandeau Royal, ne l'a point aveuglé ;

Vos lois, font mes destins, et ce coeur ne respire,

Qu'une sujétion plus chère qu'un Empire,

J'estime également, ma couronne, et vos fers, [955]

Je règne, ma princesse, et régnant je vous sers ;

L'État me fait son Roi, l'amour vous fait ma Reine,

Je suis son souverain, et vous ma souveraine ;

Et mon pouvoir, accru, que le titre de Roi,