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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/408

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Qui pour vous trop aimer, ne vous oblige guère ; [1470]

Enfin, suis-je avec droit, d'un Empire jaloux,

Et le sceptre de Perse, est-il un faix bien doux ?

Mardesane

Pour avoir pu goûter, la douceur qui s'y trouve,

Il en eût fallu faire, une plus longue épreuve ;

Syroës

L'acceptant, vous devez, vous consulter un peu ; [1475]

Ne vous doutiez-vous pas, qu'un Sceptre était de feu ?

Et qu'y portant la main, il vous serait nuisible ?

Mardesane

En effet, cette épreuve, en vous-même est visible,

Quand pour l'avoir touché, vous brûlez de courroux.

Syroës

Mais, par quel droit, encor, vous en empariez-vous ? [1480]

Mardesane

Par droit d'obéissance, et par l'ordre d'un père.

Syroës

Contre un droit naturel, quel père m'est contraire ?

Mardesane

Quel ! le vôtre, et le mien, qui juge de son sang ;

À selon son désir, disposé de son rang.

Syroës

Il a fondé ce choix, dessus votre mérite. [1485]

Mardesane

Je n'ai point expliqué la loi, qu'il m'a prescrite !

Syroës

Vous exécutez mal, la foi que vous donnez ;

Je vous la tiendrai mieux, que vous ne la tenez.

Mardesane