Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/411

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Voilà, tout le dessein, que j'ai de vous toucher,

Et tout ce qu'à ma peur, vous pouvez reprocher ; [1540]

J'en laisse à décider, à votre tyrannie.

Syroës

J'inclinais, à laisser, votre offense impunie ;

Mais vous vous opposez, avec trop de fierté,

Aux pieux mouvements, de cette impunité,

Et ménagez trop mal, le soin de votre tête, [1545]

Ôtez-le, Sardarigue.

Mardesane

Allons la voilà prête.

Syroës

Et pour punir d'un temps, l'orgueil désordonné,

Des yeux, si désireux, de le voir couronné,

Faites ceux de Syra, témoins de ce spectacle.

Mardesane sortant avec Sardarigue.

Allons, Règne, Tyran, règne, enfin, sans obstacle, [1550]

J'ai reçu de mon père, avecques son pouvoir,

Celui, d'aller trouver la mort, sans désespoir ;


Scène IV

Syroës, Palmyras, Pharnace, Gardes

palmyras

J'admire la vertu, qu'un sceptre vous apporte,

Vous le méritez, Sire, avec cette âme forte ;

Et c'est en ce grand coeur, qu'on ne méconnaît plus, [1555]

L'héritier d'Artaxerce, et le sang de Cyrus ;

Vous vaincrez tout, grand Prince, en vous vainquant vous-même ;