Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais, il reste une épreuve, à cette force extrême,

Et c'est ici, qu'il faut montrer tout Syroës ;

               À un garde.

Garde, avec Sardarigue, amenez Cosroës. [1560]

Syroës se lève, et le Garde sort.

Attends, Garde.

palmyras

Seigneur, il vous est d'importance,

De joindre !

Syroës

Ha ! C'est ici, que cède ma confiance !

Qu'interdit, qu'effrayé, je ne sens plus mon rang,

Et qu'en mon ennemi, j'aime encore mon sang.

Ô Nature !

palmyras

Il s'agit d'une grande victoire, [1565]

Et rarement, Seigneur, on arrive à la gloire,

Par les chemins communs, et les sentiers battus.

Syroës

Ha ! j'ai trop pratiqué, vos barbares vertus,

Je ne puis acheter, les douceurs d'un Empire,

Aux dépends de l'auteur, du jour que je respire. [1570]

pharnace

Ce tendre sentiment, vous vient hors de propos ;

Il faut de votre État, assurer le repos.

Syroës

Je m'en démets, cruels, régnez, je l'abandonne ;

Et ma tête, à ce prix, ne veut point de couronne ;

Mon coeur, contre mon sang, s'ose, en vain révolter ; [1575]

Par force, ou par amour, il s'en fait respecter ;

À mon père, inhumains, donnez un autre juge,