Aller au contenu

Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ADRIEN.

J’en parerai les coups du bouclier de la foi.

MAXIMIN.

Crains de voir, et bientôt, ma faveur négligée,
Et l’injure des dieux cruellement vengée.
De ceux que par ton ordre on a vus déchirés,
Que le fer a meurtris et le feu dévorés,
Si tu ne divertis la peine où tu t’exposes,
Les plus cruels tourmens n’auront été que roses.

ADRIEN.

Nos corps étant péris, nous espérons qu’ailleurs
Le Dieu que nous servons nous les rendra meilleurs.

MAXIMIN.

Traître, jamais sommeil n’enchantera mes peines,
Que ton perfide sang, épuisé de tes veines,
Et ton cœur sacrilège, aux corbeaux exposé,
N’ait rendu de nos dieux le courroux apaisé.

ADRIEN.

La mort dont je mourrai sera digne d’envie,
Quand je perdrai le jour pour l’auteur de la vie.

MAXIMIN, à Flavie.

Allez ; dans un cachot accablez-le de fers,
Rassemblez tous les maux que sa secte a soufferts,
Et faites à l’envi, contre cet infidèle…

ADRIEN.

Dites ce converti.

MAXIMIN.

Dites ce converti.Paroître votre zèle ;
Imaginez, forgez ; le plus industrieux
À le faire souffrir, sera le plus pieux ;