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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/91

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LE GEÔLIER.

Si bientôt à nos dieux vous ne rendez hommage,
Vous vous acquittez mal de votre personnage,
Et je crains en cet acte un tragique succès.

GENEST.

Un favorable juge assiste à mon procès ;
Sur ses soins éternels mon esprit se repose,
Je m’assure sur lui du succès de ma cause,
De mes chaînes par lui je serai déchargé,
Et par lui-même un jour César sera jugé.

(Ils sortent.)



Scène IV.

DIOCLÉTIEN, MAXIMIN, Gardes.
DIOCLÉTIEN.

Puisse par cet hymen votre couche féconde,
Jusques aux derniers temps donner des rois au monde,
Et par leurs actions ces surgeons glorieux
Mériter comme vous un rang entre les dieux !
En ce commun bonheur l’allégresse commune,
Marque votre vertu plus que votre fortune,
Et fait voir qu’en l’honneur que je vous ai rendu,
Je vous ai moins payé qu’il ne vous étoit dû.
Les dieux, premiers auteurs des fortunes des hommes,
Qui dedans nos états nous font ce que nous sommes,
Et dont le plus grand roi n’est qu’un simple sujet,
Y doivent être aussi notre premier objet ;
Et sachant qu’en effet ils nous ont mis sur terre
Pour conserver leurs droits, pour régir leurs tonnerres,
Et pour laisser enfin leur vengeance en nos mains,