Aller au contenu

Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
il y a violons et violon

chics et sous des flots de lumière qui lui eussent permis de ne point vaseliner son maquillage et d’apparaître, devant un nouveau public, dans tout l’éclat de son blanc de perle et de son carmin.

— Ce n’est pas assez du gros Mimi qui m’attend, il faut encore que Victor m’attende aussi ! Dieu que la vie est compliquée !

M. Plusch lui avait donné l’ordre de se rhabiller vivement pour les retrouver en groupe à la sortie et, selon la quotidienne habitude, pour les suivre dans les estaminets.

Ils étaient tous là, en effet, gesticulant sur le trottoir et émettant leurs avis sur l’avenir théâtral d’Échalote.

— Elle a les cuisses en pain de sucre, c’est une bonne chose, — déclarait le Petit Vieux de la Plaine-Monceau.

— Son sourire est aguichant et sa bouche est bien garnie, — ajoutait l’Homme au Supplice Indien.

— Du chien ! — remarquait M. Schameusse.

— Du brio ! — spécifiait M. Lapaire.

— Du montant, — soulignait le Torpilleur.

— De la branche, — attestait le chevalier de Flibust-Pélago.

— Dommage, ce bas de jambe défectueux ! — déplorait le docteur Benoît qui, dans la soixantaine, estimait surtout les pieds et les attaches.

Soudain, le Roi des Terrassiers éleva la voix :

— C’est pas tout ça, — manifesta-t-il en s’adressant à M. Plusch, — maintenant que ta poule chante, nous

* 155 *