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Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/165

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il y a violons et violon

fond de la voiture, quitte à laisser l’assiette de M. Plusch ou celle de M. Bouci en mauvais équilibre, — va falloir que je retrouve une copine qui me passera des chansons.

— Tu la verras demain, — conseilla M. Plusch.

— Demain ! tu n’y penses pas ! Je lui ai donné rendez-vous pour tout à l’heure au Rat Mort.

— Nous t’y mènerons.

Échalote, on le conçoit, ne l’entendait pas ainsi.

— C’est bien ça, — ronchonna-t-elle, — tu vas commencer à me faire remarquer en ne décanillant pas de mes jupes. Si c’est pour me conduire par la main, il fallait me mettre au couvent. Ce n’est pas votre avis, monsieur Bouci ?

— Moi ? — opina le Roi des Terrassiers, mais comment donc ! — Si vous le laissiez faire il jouerait les madame Cardinal.

Cette fois M. Plusch accueillit mal la plaisanterie.

— En voilà assez sur ce ton. À t’entendre on croirait, ma parole, que j’ai l’intention de me faire entretenir par Échalote. D’ailleurs ce n’est pas la première fois que tu agis ainsi, peuh, peuh. Je ne t’en ai jamais fait le reproche, mais je tiens à te dire que je n’ignore pas les boniments que tu fis autrefois à la duchesse du Luxembourg.

M. Bouci, stupéfait, se révolta :

— Quoi ? moi, des boniments à la duchesse du Luxembourg ? Ah ! bien, elle est raide celle-là !

— Raide ou pas raide, — reprit M. Plusch sentencieux, — ce doit être la vérité, puisque c’est la du-

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