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Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/168

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échalote et ses amants

— Et, qu’est-ce qui est contente ? qu’est-ce qui fera tout pour que le gros Mimi soit heureux ? C’est la fifille à son pépère, c’est Échalote, c’est la petite Mominette.

M. Plusch, enfin récompensé de ses sacrifices, souriait, béat. Que demandait-il, en somme ? un peu de dévouement et quelques mignardises. Résolu à ne jamais voir en cette pouparde majeure qu’une enfant précoce, tout le charmait de ce qu’elle pouvait employer pour lui plaire. Les années accumulées ont des fantaisies, et les vieux messieurs qui se font pincer dans les bras des petites filles doivent profiter de circonstances plus qu’atténuantes. Pour lui, il avait tous les agréments réunis en une seule personne : il pouvait jouer au satyre avec impunité et afficher une maîtresse, haute comme les gamines qui vont à l’école, sans craindre l’immixtion dans ses affaires privées d’un fonctionnaire maladroit et envieux. Il croyait fermement en la reconnaissance de cette petite. Ses gentillesses, ses minauderies, voire ses mauvaises humeurs, étaient, selon lui, des manifestations primesautières qui ne trompaient pas.

— Va, ma cocotte, va retrouver ta camarade et reviens vite. Nous t’attendons à Cocardasse.

Échalote prit ses jambes à son cou dans la direction de la place Pigalle.

— Regardez-la, — monologuait M. Plusch, — tout à l’heure ses talons vont taper son derrière. Ma parole, on dirait une écolière pour qui vient de sonner la récréation, peuh, peuh.

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