plaisait à raconter ses
amours d’antan, ses bonnes
fortunes de joli garçon
(il était si beau que
sa mère, lorsqu’il était
enfant, avait dépensé
quinze cents francs de
bougies pour le regarder
dormir), et ses succès à
l’époque où il avait de
l’argent et encore des
cheveux. De ce passé il
revenait au présent et
indiquait la manière de
se tirer à bon compte
de ses désirs masculins
tout en atteignant le plus
haut degré de l’échelle
des sensations. Par exemple
il avait chez lui une demi-douzaine de chemises
de nuit de femmes, toutes plus enrichies de dentelles
et rehaussées de broderies les unes que les
autres. Quand il ramenait une fille de tarif réduit, il
se hâtait de la revêtir de cette lingerie ; ainsi, pour
cent sous il avait l’illusion de posséder une femme de
vingt-cinq louis et tout le monde était content. D’autres
fois, il invitait deux ou trois souris de la Butte à
venir le surprendre le matin. Dans son rez-de-chaussée,
après qu’elles lui avaient fait comprendre leurs
bonnes intentions, il leur annonçait avec ménagement
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psychologie du vieux rigolo
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