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Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/50

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échalote et ses amants

qu’il était un homme à passions et que rien ne l’emballait comme de voir des femmes se livrer au ménage.

— Ah ! — disait-il, — des petits pieds qui courent dans l’appartement, des croupes qui s’abaissent pour permettre l’essuyage des plinthes, des jambes qui grimpent sur des chaises pour faciliter le lavage des vitres, des bras qui s’agitent pour secouer les tapis !

Les souris échangeaient des clignements de paupières et, pour prouver qu’elles avaient compris, empoignaient balai, brosse et plumeau et se mettaient en demeure de séduire le vieux maniaque et de gagner leur matinée. Enfoui dans un fauteuil, M. Plusch les regardait faire et, par des soupirs de béatitude et d’encouragement, approuvait leur travail. À l’heure du déjeuner tout était terminé : il avait eu un sérail diligent, et son appartement, trop négligé par Blandine qui pourtant en assumait l’entretien, était nettoyé de fond en comble.

De même, hebdomadairement, au jour de la blanchisseuse, il ne manquait pas de se procurer une bonne fille, fraîche arrivée de sa province et qui ne répugnait pas à certaines contingences domestiques. Il lui faisait compter son linge sale, vérifier celui qu’on lui rapportait, remplacer les boutons manquants et repriser ses chaussettes.

Le plus difficile n’était pas que M. Plusch recrutât des femmes pour ces diverses fonctions mercenaires, mais bien qu’il se consignât leur amabilité et leur

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