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conds, ces usines prospères, n’y voyons-nous pas aussi le travail incessant commencé par nos ancêtres qui n’ont pas hésité à donner leurs sueurs et leur sang pour faire du pays l’héritage magnifique qu’ils nous ont laissé. Enfin, parce que c’est là qu’ils ont vécu, terre bénie du Canada français qui est leur dernière demeure et qui fut notre berceau. En un mot, ce pays que nous aimons, c’est notre patrie.

« Oui, tu as raison, lui répondit Baptiste Courtemanche en lui serrant la main, nous sommes heureux de retourner cheu nous car cela a dû être pour les Canayens que l’on a composé la chanson : « On revient toujours à ses anciennes amours ».

Les deux amis émus avaient continué leurs observations et voyaient avec orgueil les choses grandioses qu’il leur était donné d’admirer. Lorsqu’ils furent arrivés à un certain endroit où déjà le fleuve devenait moins large tout en conservant ses redoutables falaises, ils aperçurent un cap qui s’avançait majestueux dans les eaux du fleuve.

« Vois donc ce cap, n’est-ce pas qu’il est beau, fit remarquer Pelquier, la forêt y semble propice pour tirer un coup de fusil, si nous descendions.

« C’est le Cap Éternité, si je ne me trompe, répondit Courtemanche, nous pouvons atterrir sur une de ses extrémités, là nous trouverons un endroit pour le Wawaron et après l’avoir ancré nous pourrons prendre nos armes et fouiller les taillis en quête de gibier.

Nos deux amis n’eurent pas de difficulté à trouver un endroit propice, le Wawaron fut solidement ancré à un endroit élevé et comme le pays était désert et l’horizon ne montrait aucun signe d’orage, même que la chaleur était suffocante.

Ils se munirent donc de provisions pour plusieurs heures et espérant pouvoir acheter dans un des villages du littoral les provisions qu’ils désiraient et peut-être télégraphier à Philias Duval, ils prirent avec eux tout l’argent qu’ils possédaient à bord du Wawaron et même des documents et objets dont ils firent un paquet désirant si possible l’envoyer par express à leur ami.

Le cœur léger ils se mirent en route, Courtemanche qui avait déjà exploré cette partie de la Province de Québec ouvrit la marche suivi du fidèle Pelquier qui, lui, n’était qu’un clerc en matière d’excursion.

Ils descendirent donc vers le rivage, désirant côtoyer le bord du fleuve et parvenir ainsi à un endroit habité, car de ce côté il