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aux Allemands venaient tenir conseil et étudier les différents détails de la campagne qu’ils allaient entreprendre. Nos amis sachant qu’ils avaient toutes les chances de trouver Duval dans son île, et connaissant le chemin pour s’y rendre, y étaient descendus le soir, attendant au matin pour se montrer. Ils avaient placé l’énorme « Wawaron » à une des extrémités de l’île et après l’avoir bien ancré ils se dirigèrent vers l’habitation de leur camarade.

La rencontre des trois actionnaires.

« C’est pas possible, c’est pas créyable, ne cessait de répéter Philias Duval, quoique vous faites par icitte, d’éiousque vous venez ?

« Mon cher, lui répondit Baptiste Courtemanche en lui serrant énergiquement la main, on vient te souhaiter le bonjour et te conter ce qui nous est arrivé.

« C’est ben de même, ajouta Titoine Pelquier, on en a long à vous dire et entre choses nous informer s’il y a toujours dans la Province du tabac Quesnel.

« Ben vrai, que l’diable me mène si je créyais vous vouère à matin, leur répondit Duval, pour une surprise, en v’là une vraie. Venez toujours à la maison, on prendra un coup, tirera une touche et croquera un morceau. Et… l’Wawaron ?

« L’Wawaron est en sûreté au bout d’l’île, on y retournera tantôt, fit Baptiste, nous avons ben des choses à vous montrer.

Arrivé à la maison, Duval leur fit signe de se mettre à l’aise et sans perdre de temps il ouvrit un bahut d’où il tira une bouteille et des verres.