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aérienne, au service du droit, de la justice et de la liberté des peuples.

La terrible guerre qui en ce moment bouleverse l’univers. n’a pas été sans avoir un grand et pénible retentissement dans l’Empire de l’Espace.

C’est pourquoi l’Empereur, suivant l’avis de ses ministres dont plusieurs sont nés sur le sol canadien, a cru manifester sa bonne et sincère amitié au gouvernement de la Puissance du Canada en lui demandant d’être son interprète auprès du gouvernement anglais et ceux des pays alliés, en outre la France pour qui il professe une fraternelle amitié, et leur offrir sa coopération aux mouvements des armées alliées.

Une réponse pourra être donnée à notre représentant officiel au Canada, l’Hon. Duval, de Montréal.

De par l’Empereur BAPTISTE 1er.

(Signé) ANTOINE, Duc de Ste-Cunégonde,
Ministre d’État.

(À bord l’auto-aérien Impérial « Le Wawaron ».)

Après avoir religieusement écouté la lecture de ce document, les honorables conservèrent tout d’abord le silence, puis après s’être regardés mutuellement, se prirent à parler tous à la fois. L’agitation devint telle que l’Honorable Robert Borden, avant de rétablir l’ordre, dut employer les arguments les plus convaincants de son répertoire, même que la sonnette en fut brisée.

Enfin, lorsque le silence fut rétabli et les esprits calmés, les questions suivantes furent mises devant l’assemblée exigeant une solution entière et formelle :

  1. Quel était cet Empire de l’Espace et où était-il situé ?
  2. Si existant, son gouvernement était-il reconnu par le concert des nations ?
  3. Certains ministres de ce soi-disant empire s’étant déclarés canadiens de naissance perdaient-ils par le fait d’avoir été nommés ministres d’un empire étrange, leur nationalité canadienne, et si non, ne tombaient-ils pas sous le coup des lois de la conscription militaire ?
  4. Si toutefois le prétendu Empereur de l’Espace était né sujet anglais, pouvait-il se déclarer souverain d’un État, celui-ci fut-il même inconnu, ceci sans l’autorisation du Conseil Impérial Britannique ?

Jamais dans l’histoire du Dominion des problèmes sembla-