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bles avaient été posés. Ils pouvaient sembler de prime abord très simples à résoudre, mais suivant les circonstances très difficiles à élucider.

Il y avait de quoi réfléchir, la chose était d’autant plus sérieuse que l’on n’avait pas affaire à une vulgaire mystification, le Wawaron existant bel et bien, on l’avait vu à Montréal et à Londres, où il avait dispersé une flottille d’avions ennemis menaçant la Capitale.

« Mais que diable, s’ils n’avaient pas laissé savoir qu’ils étaient canadiens, personne ne l’aurait su, fit remarquer un ministre.

« Ils doivent avoir une raison pour cela, répondit Sir Robert.

Il avait rudement raison sans le savoir, Baptiste 1er et son ministre sachant pertinemment bien que leur incognito ne saurait durer éternellement, avait préféré opérer par les voies qui leur semblaient les plus naturelles. Allaient-ils se tromper ? Nous en jugerons.

Après réflexion, les ministres décidèrent d’un commun accord de soumettre la question au Conseil Impérial de Londres.

Le télégraphe fut mis en action, et un long câblogramme s’en alla estomaquer l’Honorable Lloyd George qui était à cent lieues de s’attendre à celle-là.

Il poussa un : “What do you think of that ?

Et défiant tous les sous-marins possibles et imaginables, il s’en fut « darder » à Versailles où le Conseil Central des Alliés se trouvait réunis.

Cela ne fut pas long, et ce qui fut décidé fut câblé à Ottawa :

1o Qu’avant d’être reconnu que l’Empire de l’Espace était tenu en demeure de faire connaître exactement sa situation géographique.

2o Que le Conseil des Puissances Alliées acceptait l’offre de service de la flotte de Baptiste 1er, et que celle-ci entrerait placée dans la sphère d’action des forces aériennes britanniques.

3o Que les unités occuperaient leur rôle d’escadre respectif, les grades des officiers conservant les mêmes prérogatives.

4o Que le choix était laissé au susdit Empire (?) soit de se rendre au désir des Alliés ou de rester neutre, dans ce cas les unités aériennes de l’Espace étaient priées de ne pas dépasser la limite des trois milles, distance réglementaire reconnue par la Convention Internationale de La Haye.

L’Hon. Robert Borden communiqua le câblogramme à ses