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collègues, et la réponse transmise à l’Hon. Philias Duval dans ses bureaux de la rue St-Christophe à Montréal.

Le bon Philias lut et relut à plusieurs reprises la réponse ministérielle, et n’y comprenant rien du tout il partit le jour même pour l’Île de la Barbotte Amoureuse afin de la donner à ses amis.

Nos amis attendaient dans le plus doux des « farniente », et l’arrivée de Duval fut saluée avec enthousiasme.

Baptiste Courtemanche lut à haute voix à ses amis le précieux papier, puis sans hésitation il leur dit :

« Il fallait s’y attendre, il y a dans tout cela beaucoup de bon mais aussi des points à considérer.

« Tu vois bien qu’on veut nous enrôler avec l’armée anglaise et qu’ainsi nous perdrions notre libre arbitre, s’écria le duc de Ste-Cunégonde avec rage.

« Oui, fit Duval, z’y prendraient tous les bénéfices et nous laisseraient que la peau.

« Qu’allons-nous répondre ? demanda Pelquier.

« Tout simplement, répondit Courtemanche, que leur demande sera portée devant les Chambres de l’Empire de l’Espace et qu’une réponse sera donnée aussitôt que le Conseil aura statué.

« Eh ben alors ! s’écria Pelquier, en v’là une bonne, et les Chambres éiousqu’elles sont ?

« C’t’histoire, répondit Baptiste, c’est pour gagner du temps voilà tout et pouvoir réfléchir tout à notre aise.

« Bravo ! j’comprends, s’exclama Titoine.

« Vous comprenez, vous autres, dit Duval ahuri, vous avez bougrement de la chance ; quant à moi, j’y comprends rien du tout.


XI

DANS L’EMPIRE DE L’ESPACE.

Depuis plus de huit jours, l’Auto-Aérien Impérial « Le Wawaron » avait quitté les rives enchanteresses de l’Île de la Barbotte Amoureuse, emportant dans les airs l’Empereur Baptiste 1er et son fidèle ministre, le duc Antoine de Ste-Cunégonde.

Comme nous le savons, les trois directeurs de la “French Canadian Aerial Navigation Company, Limited”, avaient décidé d’attendre ce que les circonstances voudraient bien leur donner et en même temps non seulement voir ce qu’ils pouvaient faire, mais aussi chercher à emmener les Alliés à des termes plus coulants.