Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 8, 1879.djvu/511

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qu’il explique. Je me demande en quel autre endroit des Écritures, à l’exception de son livre même et des Évangiles, où Notre-Seigneur lui rend témoignage, il a été question du prophète Jonas. Si je ne me trompe, c’est de lui qu’il est écrit au livre des Rois : « La quinzième année d’Amasias, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël, commença à Samarie son règne de quarante-et-un ans. Il fit le mal devant le Seigneur, Il ne se retira point de tous les péchés de Jéroboam, fils de Nabath, qui avait fait pécher Israël. Il l’établit les limites d’Israël, depuis l’entrée d’Emath jusqu’à la mer du désert, selon la parole que le Seigneur Dieu d’Israël avait prononcée par son serviteur Jonas, fils d’Amathi, prophète, qui était de Geth qui est en Opher. » 2Ro. 14, 23 et seqq. La tradition des Hébreux veut qu’il ait été ce fils de la veuve de Sarepta que ressuscita, le prophète Élie, à qui la mère disait ensuite : « Maintenant, j’ai reconnu que vous êtes un homme de Dieu, et que la parole de Dieu et la vérité sont dans votre bouche ; » c’est de cette cause que l’enfant aurait reçu son nom, Amathi en notre langue voulant dire vérité : la parole d’Elie ayant été vraie, celni qu’elle ressuscita est appelé fils de la vérité. Geth, au second mille de Saphorim, aujourd’hui appelée Diocésarée, sur la route de Tibériade, est un petit bourg où l’on montre le tombeau de Jonas, bien que certains prétendent qu’il naquit et fui enseveli près de Diospolis ou Lidda, ne comprenant"pas qu’Opher est dit pour distinguer Ce Geth des villes de même nom qu’on trouve aujourd’hui encore aux environs d’Eleuthéropolis ou de Diospolis. À son tour, le livre de Tobie – je le cite quoiqu’il ne soit pas dans le Canon, parce que les auteurs ecclésiastiques le revendiquent, l’apporte quelque chose de semblable, quand Tobie dit à son fils : « Mon fils, j’ai vieilli, et mon heure est proche où je dois quitter la vie ; prenez vos enfants et allez en Médie, mon fils, car je sais que la ruine de Ninive, prédite par le prophète Jonas, est proche. » Tob. 14, 5-6. Au reste, en tant que les histoires tant des Hébreux que des Grecs l’attestent, et surtout Hérodote, nous y lisons que Ninive fut détruite sous le règne de Josias chez les Hébreux et d’Astyage chez les Mèdes ; d’où nous comprenons qu’en premier lieu les Ninivites, ayant fait pénitence après la prédication de Jonas, obtinrent leur grâce ; mais que plus tard, s’étant de nouveau endurcis dans leurs crimes d’autrefois, ils attirèrent sur eux la vengeance divine. La tradition des Hébreux rapporte qu’Osée, Amos, Isaïe et Jonas prophétisèrent à la même époque. Voilà pour ce qui a trait aux fondements de l’histoire. D’autre part, ô Chromatius,