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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/14

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sanglots. Aussi, ajoute-t-on : plaignez la maison qui est auprès d’elle, c’est-à-dire près de Senna. Ce qui suit : « Elle recevra de vous la plaie de la douleur » est à l’adresse de ces mêmes hérétiques : On leur enjoint de plaindre la maison voisine de l’Église, parce que l’ennemi, le vengeur, le démon à qui ils seront livrés pour leur supplice, leur infligera lui-même les plaies et leur en fera ressentir la douleur en punition de cette construction détestable ; plaies salutaires qui leur sont envoyées afin que, reconnaissant leurs péchés, ils fassent pénitence et que l’invasion de la douleur soit pour eux une occasion de bien ; à moins qu’on veuille représenter la douleur de l’Église plaignant ceux qui furent ses enfants et qui serait la source du salut des hérétiques, s’ils voulaient revenir vers cette mère en deuil. Ce qui vient après : « Parce que les maux envoyés par le Seigneur sont descendus sur les portes de Jérusalem », est un passage dont se servent les Marcionites et les Manichéens pour établir que Dieu est l’auteur du mal. Disons que les maux sont venus du Seigneur, de la même façon que le Sauveur dit lui-même dans l’Évangile : « Je voyais Satan tombant du ciel comme la foudre. » Luc. 10, 18. De même, en effet, que là tomba du ciel Lucifer qui se levait le matin, Isa. 14,1 ss, et fut brisé sur la terre, lui qui envoyait la lumière aux nations, ainsi ces maux qui tombèrent du Seigneur et arrivèrent aux portes de Jérusalem, n’étaient point des maux avant leur chute, mais c’est en rompant avec Dieu qu’ils sont devenus des maux. Et pour que nous n’ignorions point leur piège perfide : « Ils sont venus », dit-il, « aux portes de Jérusalem », et comme elles sont inébranlables et de diamant, et sont fermées par les Apôtres, à qui ont été confiées les clefs de Jérusalem, c’est donc devant ces portes que ces ennemis stationnent, pour mettre à mort tous ceux qu’ils en ont vus sortir. Celui donc qui est de Jérusalem, qui habite bien dans ses villes, n’en sort point, puisqu’il est dans l’abondance, mais reste constamment à l’intérieur ; il ne franchit point les portes au-delà desquelles tous ceux qui s’avancent sont massacrés et massacrés par ceux qui s’enorgueillissent dans Geth, qui habitent Bachis, et qui bâtissent leur demeure pour la dérision. Les maux enfin qui sont descendus du Seigneur aux portes de Jérusalem produisent un si grand tumulte de chars et de cavaliers, un bruit si confus sur les portes de Jérusalem, qu’ils tuent par la lance de leur bouche quiconque ils ont vu s’aventurer. Après cela nous lisons : « Qui habitent Lachis ; elle est la source du péché de la fille de Sion. » Lachis veut dire « marche. » Et ce sont ceux qui sont montés sur leurs chars, et ont eu des cavaliers et ont fait tant de tumulte et de vain bruit, auxquels dit celle qui habite bien dans ses cités : Ceux-ci se confient en leurs chars, et ceux-ci en leurs chevaux, mais nous, c’est dans le nom du Seigneur notre