avec une matrone pour auditeur. Rappellerai-je la fille de Caton, l’épouse de Brutus, dont nous admirons la force d’âme à l’égal de la constance du père et du mari ? L’histoire, tant delà Grèce que de Rome, est pleine des vertus de femmes, telles que le récit demanderait des volumes entiers. Pour moi, puisque ceci fait partie de mon œuvre, qu’il me suffise de dire, à la fin de ce prologue, que le Seigneur, après sa résurrection, apparut d’abord à des femmes, Matth. 28 et Luc. 28, 1 seqq. et que ces femmes furent les apôtres des apôtres, puisque ces hommes rougissent de ne point chercher celui qu’un sexe plus faible avait déjà trouvé.
« Parole du Seigneur qui fut adressée à Sophonie, fils de Chusi, fils de Godolias, fils d’Amarias, fils d’Ezéchias, aux jours de Josias, fils d’Ammon, roi de Juda. » Sop. 1, 1. Même traduction dans les Septante. La tradition des Hébreux veut que le père ou les ascendants de tout prophète dont les noms sont énoncés dans un titre de prophétie aient été prophètes eux – mêmes. Aussi Amos, l’un des douze prophètes, qui a dit : « Je ne suis ni prophète, ni fils de prophètes, mais un pasteur de chèvres, qui me nourris du fruit des sycomores », Amos. 7, 14, ne cite-t-il pas le nom de son père dans le titre de son livre. Si cela est vrai, Sophonie, que je m’efforce maintenant de commenter, a été engendré selon une règle prophétique, pour ainsi dire, dans cette glorieuse J souche de ses ancêtres, puisqu’il a eu pour père Chusi, pour grand – père Godolias, pour bisaïeul Amarias, pour trisaïeul Ezéchias, et que lui-même, le dernier venu, a complété, comme cocher, cet illustre quadrige. Les uns ont traduit le nom de Sophonie par « vedette », et les autres par « secret du Seigneur ; » l’une et l’autre interprétation, d’ailleurs, convient à un prophète, puisqu’il est dit à Ézéchiel : « Fils de l’homme, je vous ai établi sentinelle pour la maison d’Israël ; » Eze. 3, 17 ; et ailleurs : oc Le Seigneur ne fera rien qu’il n’ait révélé sa doctrine aux prophètes ses serviteurs ; » et la traduction du titre du psaume neuf est celle-ci : « Pour les secrets du fils. » Ainsi ce prophète, qui était établi en sentinelle sur les hauteurs et qui connaissait les mystères du Seigneur, était fils de Chusi, nom qui veut dire oc humilité » et « mon Éthiopien » et dont je traiterai plus loin, et il avait pour aïeul Godolias, c’est-à-dire « la grandeur du Seigneur », pour bisaïeul, Amarias, nom qui se traduit par « parole du Seigneur », et pour trisaïeul, Ezéchias, ou « la force du Seigneur. » Par conséquent, de la force du Seigneur est née la parole du Seigneur, et de celle-ci la grandeur du Seigneur, et de cette dernière l’humilité, en sorte que celui qui est arrivé à la perfection, s’écrie : « Je ne suis pas digne d’être appelé apôtre ; » 1Co. 15, 9 ; et avec le psaume :