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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/265

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âme. » Psa. 22, 1,2 ; nul ne les troublera, la foi des fidèles étant victorieuse de l’orgueil des persécuteurs. Entendons cela comme accompli au premier avènement de Jésus-Christ, tandis que les Juifs le diffèrent jusqu’à la fin du monde, espérant habiter dans Jérusalem, où, il la manière des troupeaux, ils seront comblés des dons corporels et des richesses de Juda et nourris dans de verts pâturages, pendant que, toutes les nations étant abolies et tous les hommes étant leurs sujets, il ne pourra se trouver personne pour troubler leur possession.

Pour nous, prenant de cette fable des Juifs l’occasion de la vérité, nous disons que, la lèvre choisie ou blanche ou pure, comme a traduit Symmaque, nous étant rendue, nous laissons la noirceur de l’âme, la couleur ténébreuse et le venin du dragon dont nous avions été teints par les vices et les péchés, dans les fleuves de l’Éthiopie, avec les maîtres des dogmes pervers, dont nous étions arrosés auparavant, et que nous porterons nos présents à Jésus-Christ, avec Israël, autrefois dispersé. En ce jour, où se lèvera pour nous la lumière de Jésus-Christ, il sera dit à chacun de nous : Vous ne rougirez plus de toutes les inventions, de toutes les pensées mauvaises qui vous faisaient agir en impies contre le Seigneur ; tout l’orgueil et toute l’insolence qui nous insurgeaient contre Dieu et contre sa montagne sainte, le Seigneur notre Sauveur, nous seront 6tés, et au lieu d’orgueilleux et vains titres sera laissé en nous, un peuple doux et humble, en sorte que nous n’ayons aucune pensée arrogante ou orgueilleuse qui déplaise à Dieu. Remarquons qu’au jour du jugement et à la consommation du monde, tous les noms de dignités sont effacés et qu’il ne reste qu’un seul peuple doux et humble, et qu’un môme troupeau sous le bon Pasteur. Alors aussi le peuple d’Israël, là plénitude des nations étant entrée, et Dieu ayant enfermé tous les hommes sous le péché, afin de faire miséricorde à tous, Rom. 11, 52, craindra le nom du Seigneur : les restes d’Israël ne tomberont plus ensuite dans l’iniquité de nier le Seigneur, ils ne proféreront plus de vaines paroles, ne fondant plus leurs espérances sur des fables ineptes ; et la langue menteuse ne se trouvera point dans leur bouche, le Christ qui est la vérité, parlant par leur voix. Alors, ils paîtront, eux aussi, avec Tunique troupeau ; ils se reposeront dans l’Église, et ils ne craindront pas les attaques du vrai Nabuchodonosor. À la vue et à la lecture de mystères si grands, écrions-nous avec l’Apôtre : « O profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! que vos jugements sont incompréhensibles et vos voies impénétrables ! » Ibid. 33. Ce que sentant et méditant, le Roi-Prophète s’exprime ainsi au sujet des commandements de Dieu : « Je méditais durant la nuit au fond de mon cœur et je roulais dans mon esprit plusieurs