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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/267

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contre elle ! « On ne doit pas s’étonner, je l’ai dit souvent, de ce que les sections de chapitre du texte hébreu et celles de la version des Septante ne finissent pas toujours de la même manière. Où il y a différence de traduction dans le sens, il se trouve nécessairement que les commencements ou les fins diffèrent. Les Juifs se promettent avec le Christ, dont ils attendent la venue, l’accomplissement de toutes les choses que nous avons déjà obtenues, nous qui avons reçu notre Christ. Si donc quelqu’un d’entre les chrétiens, et notamment d’entre ces sages de fraîche date dont je tais les noms, pour ne point paraître blesser qui que ce soit, estime que cette prophétie n’est point accomplie encore, il usurpe, qu’il le sache bien, le titre de chrétien : il a une âme juive ; sauf qu’il n’a pas la circoncision corporelle ; car si ces choses n’avaient pas eu lieu encore, mais devaient arriver, ce serait en vain que nous aurions embrassé la foi en la venue du Sauveur ; mais notre foi n’étant point vaine, nous comprenons que s’est accompli en nous un mystère qui avait été caché dans tous les âges qui ont précédé, mais qui est maintenant découvert par les Écritures prophétiques et par l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.Col. 1.

Enfin, étudions l’ordre de la prophétie, et nous reconnaîtrons qu’elle vise, non pas les Juifs, mais l’Église de Jésus-Christ. Après tout ce qui précède : « Je jugerai les nations assemblées, afin d’entreprendre les rois », jusqu’à l’endroit où il est dit ; « Afin que tous invoquent le nom du Seigneur et servent sous un joug unique ; » et encore : « Je prendrai d’au-delà des fleuves de l’Éthiopie de mes enfants dispersés qui m’apporteront des victimes ; » et après avoir annoncé l’entrée dans la foi de Jésus-Christ et le salut des restes d’Israël, dont il est dit : « Ceux qui resteront d’Israël craindront le nom du Seigneur, sans qu’il y ait personne qui les épouvante », l’Esprit saint, prophétisant au sujet de la consommation générale du monde, s’écrie : « Réjouissez-vous, fille de Sion, publiez ces choses, fille de Jérusalem, soyez dans l’allégresse et réjouissez-vous de tout votre cœur, fille de Jérusalem. » C’est que toute âme fidèle, qui est établie à son poste de sentinelle et qui contemple la paix, est pleine de joie et tressaille d’allégresse, parce que ses iniquités ont été effacées et rachetées par celui dont le sang précieux a été la rançon de tous ; « car Jésus-Christ nous a été donné de Dieu pour être notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption. » 1Co. 1, 30. Nous avons été rachetés par le roi d’Israël, qui habite au milieu de nous et qui dit : « Mon Père et moi, nous viendrons, et nous ferons en lui notre demeure. » Jn. 14, 23. Et : « J’habiterai et je marcherai en eux ; » Lev. 35, 12 ; et désormais nous ne verrons plus le mal, nous consacrant uniquement à la pensée et à la pratique des vertus. En ce jour-là, – lorsque nous voyons la paix et que nous sommes établis sur le faîte, – que vos mains ne tombent pas en