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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/268

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défaillance, dit le Seigneur, qui nous a dit également par la bouche d’Isaïe : Fortifiez-vous, mains défaillantes, et que vos œuvres soient énergiques. » Isa. 35, 3. Carie Seigneur fort, à qui nul ne peut résister, qui est votre sauveur, vous rendra lui-môme la joie que vous avez perdue ; quand vous aurez rejeté le vieil homme, il vous fera marcher dans l’homme nouveau, et il agira ainsi, clans son amour pour vous, non point à cause de votre mérite, mais par l’effet de sa miséricorde. Il mettra en vous sa joie et son plaisir, acceptant votre salut comme l’hostie la plus grasse de votre solennité, et il vous dira : Je rassemblerai vos membres brisés ; car ce Dieu ne méprise point un cœur contrit et humilié », Psa. 50, 19, et : « Il n’achève pas de rompre un roseau brisé. » Isa. 42, 3. Cette explication est suffisante pour l’application du texte au second avènement du Sauveur. D’autre part, parce que le prophète Zacharie exhorte Sion et Jérusalem à cette môme joie, et que Matthieu dit que cette même prophétie a été accomplie dans le premier avènement de Jésus-Christ, Mat. 21, 1 seqq. nous sommes dans la nécessité, et c’est la logique de la vérité qui nous y contraint, de regarder, non pas comme à venir, mais comme arrivé, ce qui est écrit dans Sophonie, puisque Zacharie s’exprime ainsi : « Tressaillez d’allégresse, fille de Sion, et vous, fille de Jérusalem, poussez des cris de joie : voilà que votre roi vient vers vous, juste et sauveur, lui-même pauvre et monté sur une ânesse et sur le poulain de l’ânesse. » Zac. 9, 9. Tel est le commentaire du texte d’après les Septante.

D’après l’hébreu, il est enjoint à l’Église d’entonner un cantique de louanges ; à Israël, qui voit Dieu en esprit, d’être dans la jubilation, et au lieu de paix, à qui il a été dit : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix », Jn. 14, 27, d’exulter de joie de tout son cœur ; car le Seigneur, à la fin et à la consommation du monde, a effacé l’arrêt de sa condamnation, ne la jugeant ni ne la châtiant, mais lui accordant le salut, et il a éloigné d’elle ses ennemis, les bataillons des démons. Le Seigneur roi d’Israël sera au milieu d’elle, et elle ne craindra plus de mal. En ce jour, il sera dit à Jérusalem libre, non point celle qui sert avec ses enfants, mais celle qui est la mère des saints, Galat. iv : Ne craignez plus, Sion – Sion est la même que Jérusalem, – vos œuvres ne seront plus anéanties, et vous ne ferez point ce que vous vous repentiriez d’avoir fait. Le Seigneur votre Dieu, qui vous sauvera, fort et puissant, habitera au milieu de vous, il mettra en vous son plaisir et sa joie, et il passera vos péchés sous silence, à cause de la charité avec laquelle il vous chérira ; il exultera à votre occasion dans un chant de louanges, soit parce que vous êtes digne de ces louanges, soit parce que vous chanterez ses louanges. « Je rassemblerai, parce qu’l ils vous appartenaient, les hommes vains », ou, d’après Aquila, « les transportés