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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/286

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répandent la rosée, ni la terre ne porte ses moissons ; le sol est rongé de sécheresse, les montagnes sont arides ; le blé, l’huile, toutes les productions de la terre, les hommes eux-même et les animaux, et toutes les œuvres des mains périssent sous le tranchant du glaive et par la sécheresse ou le vent brûlant.


« Alors Zorobabel, fils de Salathiel ; Jésus, fils de Josédec, grand-prêtre, et tout le reste du peuple, entendirent la voix de leur Dieu, et les paroles du prophète Aggée, que le Seigneur leur Dieu avait envoyé vers eux, et le peuple trembla devant la face du Seigneur. » Agg. 1, 12 Observons bien, à cause des deux figures du Sauveur, en Zorobabel chef et en Jésus prêtre – car il est à la fois prêtre et roi, – que la prophétie ne dit pas : Zorobabel et Jésus tremblèrent ; elle dit que Zorobabel, Jésus et le peuple, ayant entendu les paroles du prophète Aggée, qui sont les paroles du Seigneur, le peuple seul trembla devant la face du Seigneur, c’est-à-dire la seule multitude, qui n’était pas encore parvenue à l’homme uni et parfait, et, n’étant pas intimement unie à l’esprit, ne méritait pas d’être ce qu’est l’esprit. De peuple trembla devant la face du Seigneur, sachant qu’elle s’arrête sur ceux qui font le mal, pour effacer leur mémoire de la terre. Psa. 33, 1.


« Et Aggée, envoyé du Seigneur dans les ambassades du Seigneur, dit au peuple : Je suis avec vous, dit le Seigneur. » Agg. 1, 13, D’aucuns pensent que Jean-Baptiste, Malachie, dont le nom veut dire « Ange du Seigneur », et Aggée que nous avons maintenant en main, furent des Anges qui avaient pris des corps humains et vécurent parmi les hommes à cause de l’économie du plan divin et par l’ordre de Dieu. On ne doit pas s’étonner de cette croyance au sujet des anges, disent-ils, puisque le Fils de Dieu lui-même s’est revêtu d’un corps humain pour notre salut ; et pour la défense de leur cause, ils ont recours à des témoignages apocryphes qui avancent que Jacob, qui plus tard fat appelé Israël, Gen. 32, 1 seqq. était un ange, et que c’est pour cela qu’il supplanta son frère dans le sein maternel. Gen. 25, 1 seqq. C’est ainsi, concluent-ils, qu’à la voix de Marie, mère du Seigneur, Jean tressaillit de joie dans le sein d’Élisabeth ; Luc. 1, 1 ss ; d’ailleurs, la nature de tous les êtres raisonnables est la même, et à cause de cela, tous les hommes qui ont plu à Dieu deviennent les égaux des anges. Laissons-leur cette opinion. Pour nous, entendons que par envoyé du Seigneur ou ange, en hébreu Malach, Aggée a simplement voulu dire prophète, parce qu’il avait annoncé au peuple la volonté du Seigneur, ou qu’il s’est exprimé ainsi comme type précurseur