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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/295

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se soumettre, qui s’occupent à conter des fables et à séduire les âmes, surtout parmi ceux de la circoncision ; et il faut fermer la bouche à ces hommes. » 1Ti. 5, 1 et seqq. J’ai cité tout au long, pour qu’on sache bien que, d’après l’ancien comme d’après le nouveau Testament, le devoir du prêtre est de connaître la loi, et de répondre aux questions faites à ce sujet, et que la simplicité de la foi et la tempérance ne suffisent pas dans un maître, qui doit pouvoir enseigner aux autres ce qu’il pratique lui-même. Assurément, le devoir de répondre incombe à ceux qui se préparent dès l’adolescence à enseigner les autres ; mais il arrive souvent, par le jugement de Dieu et par le suffrage du peuple que des hommes peu instruits sont élus pour le sacerdoce : que ceux-ci du moins, après avoir été élus prêtres, aient le zèle d’apprendre la loi de Dieu, afin de pouvoir enseigner ce qu’ils auront appris, qu’ils augmentent leur science plutôt que leurs richesses, qu’ils ne rougissent pas d’apprendre aux leçons des laïques sachant ce qui est de la fonction du prêtre, et qu’ils consacrent les jours et les nuits plutôt à pâlir sur les Écritures qu’à de vains raisonnements ou à de cupides calculs.

Quelle est donc la question qu’au nom t du Seigneur, Aggée pose aux prêtres ? « Si un homme met de la viande sanctifiée dans le pli, ou dans le bord de son vêtement, et qu’il touche avec ce bord du pain, ou un ragoût, ou du vin, ou de l’huile, ou tout autre mets, l’objet touché sera-t-il sanctifié ? » Avant d’entrer dans le vif de la question, il est nécessaire de savoir, selon la lettre, ce que c’est qu’une viande sanctifiée et qu’un homme impur par le contact d’un mort. Les viandes de l’hostie qui était immolée sur l’autel étaient saintes, et il y avait beaucoup d’espèces de viandes sanctifiées. Les prêtres mangeaient les unes dans le temple même, tandis que leurs proches en mangeaient d’autres à la maison ; d’autres étaient mangées par ceux d’entre les prêtres qui semblaient être atteints de quelque souillure, tandis que d’autres étaient mangées par des Israélites qui n’avaient aucune souillure. La raison de toutes ces différences est pleinement établie dans le Lévitique. On appelait impur dans l’âme, celui qui avait touché le corps d’un homme mort. Il est à remarquer, à ce propos, que le corps humain n’est pas immonde tant que l’âme y réside ; dès que l’esprit végétatif a quitté les membres, ce qui est terrestre devient impur, comme c’est écrit dans le même Lévitique : « Le Seigneur dit à Moïse : Parlez aux prêtres enfants d’Aaron, et dites-leur :