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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/299

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pour puiser cinquante amphores, et que vous n’en trouviez que vingt. Je vous ai frappés de la stérilité et de la corruption de l’air, et j’ai frappé de la grêle tous les travaux de vos mains ; et vous n’êtes point revenus à moi, dit le Seigneur. » Bien que tout ce que vous m’avez offert sur l’autel ait été souillé, parce que vous n’avez pas édifié le temple (car si le temple n’est pas construit, tout don est impur), néanmoins, je vous exhorte, ô peuple, à reporter votre mémoire sur le passé et à considérer ce qui est arrivé, embrassant en votre esprit tout ce qui a eu lieu antérieurement à ce vingt-quatrième jour du neuvième mois de la seconde année du règne de Darius ; et reconnaissant pour quelles causes de grands maux vous ont frappés, afin que plus tard, lorsque la prospérité vous arrivera, vous sachiez aussi à quoi l’attribuer. Or, avant que vous commenciez à bâtir le temple, et à y poser une pierre sur une autre, lorsque vous vous approchiez d’un monceau, et que vous pensiez avoir vingt boisseaux, n’est-il pas vrai que c’est à peine si vous pouviez y en recueillir la moitié ? ou bien, d’après les Septante : Lorsque vous mettiez vingt mesures d’orge dans le vase appelé cypsèle, et que vous pensiez, bien que ce fût de l’orge, nourriture des bêtes de somme, que vous y mettiez, être sûr du moins de ces vingt mesures, n’arrivait-il pas, quand vous retourniez plus tard au vase, que vous n’y en trouviez que dix ? De même, lorsque vous vous approchiez du pressoir : à l’aspect des raisins, vos yeux vous promettaient cinquante amphores, et vous en retiriez, je ne dis pas la moitié, mais à peine vingt. Je vous ai ainsi frappés du vent brûlant et de la corruption de l’air, j’ai fait mourir vos récoltes, j’ai rendu vides les épis du blé et les grappes des vignes, afin de vous amener à me connaître par le poids des épreuves, et, même par ce moyen, il n’y a eu aucun de vous qui soit revenu à moi. Voici comment l’hébreu explique toute la suite de ce texte, depuis ces mots : « Et maintenant appliquez vos cœurs à ce qui s’est passé avant ce jour », jusqu’à ce passage : « La vigne, le figuier, le grenadier, l’olivier n’ont pas fleuri ; dès ce jour, je bénirai toutes ces choses. » Certainement, maintenant les fondements du temple sont jetés ; par conséquent, depuis le jour où vous avez jeté ces fondements, – après que, dans le passé, je vous ai châtiés par la stérilité, la famine, la grêle, la sécheresse, et que ces fléaux n’ont ramené à moi aucun de vous, – tournez vos cœurs vers l’avenir, et voyez comment toutes choses ont désormais pour vous un cours prospère. Or, il en sera ainsi, parce que vous avez commencé de bâtir mon temple, et que vous ne négligez plus la construction de ma maison, et ne vous bornez plus à mettre votre confiance dans l’autel seul. D’après ce sens, nous pouvons dire en peu de mots que certains hommes offrent en vain des dons à Dieu et pensent qu’on peut l’apaiser par des