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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/468

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« Et je vous accueillerai en même temps », voyons-y le sens qu’après que les prêtres auront été couverts de honte et de confusion, qu’ils auront ensuite reconnu leur péché et fait pénitence, alors ils seront accueillis par le Seigneur. Les paroles qui suivent concordent avec ce sens : « Et vous connaîtrez que c’est moi qui vous avais transmis cet ordre. » Mais l’interprétation précédente me semble préférable, en ce que des paroles caressantes ne se mêlent pas aux menaces, surtout quand ce qui vient après traduit, de la part de Dieu, une vive indignation.

« Mon alliance avec lui fut une alliance de vie et de paix, et je lui donnai ma crainte et il me respecta, et il trembla à cause de mon nom. La loi de la vérité fut dans sa bouche, et l’iniquité ne fut jamais trouvée sur ses lèvres ; il marcha avec moi dans la paix et l’équité, et en détourna plusieurs de l’iniquité. Car les lèvres du prêtre auront la garde de la science et on attendra de sa bouche la connaissance de la loi, parce qu’il est l’ange du Seigneur des armées. » Mal. 2, 5, et seqq. Les Septante : « Mon alliance avec lui fut une alliance de vie et de paix, et je lui donnai la crainte pour qu’il me craignît et tremblât à cause de mon nom. La loi de la vérité fut dans sa bouche et l’iniquité ne fut pas trouvée sur ses lèvres. Î1 se conduisit et marcha en paix avec moi et il en ramena plusieurs de l’iniquité ; parce que les lèvres du prêtre garderont la science, et on attendra de sa bouche la connaissance de la loi, parce qu’i est l’ange du Seigneur tout-puissant. » Voilà, de la part de Dieu, tracé l’office du prêtre parfait, du prêtre tel qu’il doit être et tel que le veut celui qui l’a établi. Il avait dit plus haut : « Afin que fût maintenue mon alliance avec Lévi, dit le Seigneur des armées ; » et par Levi, il passa à ses descendants, Aaron, Eléazar, Phinées et à tous les autres nés de sa race ; à présent, il ajoute à la fin : « Vous avez rendu vain le pacte de Lévi, dit le Seigneur des armées. » Il en résulte clairement que tout ce qu’il dit à l’occasion de Lévi, s’adresse aux prêtres et particulièrement aux pontifes. Nous lisons dans les Nombres, au sujet de Phinées, qui frappa d’un poignard Zamri, avec la courtisane Madianite : « Phinées, fils d’Eléazar, fils du prêtre Aaron, à fait que ma fureur contre les fils d’Israël s’est apaisée, parce qu’il s’est armé d’un saint zèle contre eux, et je n’ai point perdu les enfants d’Israël dans mon indignation ; aussi ai-je dit que « je lui donnerai une alliance de paix, et ce sera pour lui, et sa famille après lui, le testaient d’un sacerdoce perpétuel ; et cela parce qu’il a été zélé pour son Dieu et qu’il a obtenu grâce pour les enfants d’Israël. » Nom. 25, 1 seqq. et 11 et seqq. N’estimons point ce testament ou ce pacte au point de vue de cette vie, qui nous est commune avec les bêtes et les autres animaux,