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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/469

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mais de celle qui dit : à Je suis la vie ; » Jn. 14, 6 ; « car notre vie est cachée en Dieu avec le Christ », Coloss. m, 3, duquel nous pouvons dire qu’il est lui-même notre paix », et l’Apôtre le confirme : « Il est lui-même notre paix. » Eph. 2, 14. Le Seigneur a donc imposé à Lévi, et par lui à tous ses descendants, le devoir de le craindre : « Le commencement de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur. » Psa. 110, 10. Qu’ils tremblent en sa présence, comme s’effaçant et se rapetissant, témoignant par ce tremblement du corps le saisissement de l’âme, selon ce qui est écrit : « Sur qui me reposerai-je, si ce n’est sur celui qui est humble et paisible, et plein de crainte pour mes paroles ? » Isa. 66, 2. La loi de la vérité fut dans sa bouche, c’est-à-dire l’enseignement des peuples, qui jamais, dans le prêtre, ne doit être entaché de mensonge, mais sortir de la source de la vérité la plus pure. Et l’iniquité ne fut point trouvée sur ses lèvres, afin qu’il imite son Seigneur, de qui il est dit : « Qui n’a point fait de péché et en qui ne se trouva jamais la ruse. » 1Pi. 2, 22. Il marcha avec moi dans l’équité et dans la paix, afin qu’il aie la paix en lui-même et qu’il pacifie les autres, qu’il évite avec tous tout démêlé judiciaire, et qu’ainsi il marche avec Dieu comme marcha Enoch, qui fut enlevé à Dieu et ne put être retrouvé. Gen. 5, 1 seqq. « Et il en a détourné plusieurs de l’iniquité. » Quiconque est prêtre et ne corrige pas les délinquants manque à sa mission de prêtre : « Les lèvres du prêtre garderont la science ; » il ne dit point : « présenteront », mais « garderont ;» qu’ils parlent à temps et donnent à son heure la nourriture à ceux qui leur sont commis. « Et on réclamera la loi de sa bouche. » ïl est pareillement écrit dans Aggée : « Demandez aux prêtres la loi du Seigneur. » Agg. 2, 12. Il incombe au prêtre qu’on interroge de répondre sur nos devoirs les prescriptions de la loi. Si, désireux de connaissances, et peu jaloux de celle des Écritures, il prétextait ignorance, il se targuerait bien à tort d’une dignité dont il néglige les charges. Aussi l’apôtre Paul écrit-il à Tite : « Qu’il soit en état de pouvoir exhorter selon la saine doctrine, et de confondre les contradicteurs ; » Tit. 1, 9 ; et à Timothée : « Puisque tu as étudié, depuis ton enfance, les lettres sacrées qui peuvent t’instruire pour le salut, afin que tu puisses reprendre les pécheurs en présence de tous. » 2Ti. 3, 15. « Parce qu’il est l’ange du Seigneur des armées. » Esdras, prêtre du Seigneur, indique son nom, c’est-à-dire « Malachie », qui s’interprète : « Ange du Seigneur ; » c’est bien en toute vérité que le prêtre du Seigneur est dit ange ou ambassadeur, puisqu’il est médiateur de Dieu et des hommes et qu’il annonce aux peuples sa volonté ; voilà pourquoi il porte le rational sur sa poitrine ; le rational consiste dans la doctrine et la vérité, afin que nous sachions que le prêtre