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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/476

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Cela est, il est vrai, recommandé dans la loi, mais c’est à cause de la dureté de votre cœur, et cette question le Seigneur la traite entièrement dans l’Évangile : Quiconque donc, excepté pour cause de fornication, renvoie injustement son épouse, aura son vêtement recouvert d’iniquité, c’est-à-dire son corps qui est comme le vêtement de son âme, dit le Seigneur des armées, afin qu’il soit puni dans ce en quoi il à péché. Ainsi cette question tranchée, il insinue et répète ce qu’il avait dit plus haut : « Gardez votre esprit, et ne dédaignez pas », soit la garde de votre esprit, soit certainement votre épouse, quoique pauvre ou sans beauté. Ce que nous avons spécialement interprété d’après le livre d’Esdras, à l’occasion des épouses abandonnées, d’autres l’estiment dit de ceux qui, pillant les biens d’autrui et ramassant injustement des richesses, osent offrir à Dieu des présents qu’il dit ne pouvoir nullement agréer, empêché qu’il en est par les larmes, les pleurs et les gémissements de ceux qui ont été volés, et rapprochent de ce passage ce témoignage : « Honorez Dieu des fruits de votre justice. » Pro. 3, 9. Ils y voient encore ce sens que ceux que des pertes de famille, la mort d’enfants, des, naufrages et autres dommages ayant trait aux choses du siècle, font fondre en larmes, et se livrent tout entiers aux plaintes et gémissements, ne sachant pas trouver ni dans l’énergie de l’âme, ni dans l’espoir en Dieu, ni dans la perspective des biens futurs le mépris de toutes choses, ceux-là, quoiqu’ils dirigent vers Dieu leur prière, n’en sont point agréés, parce qu’ils sont déconsidérés par des plaintes sans dignité et inconvenantes pour l’homme. Ce qui suit ; « Parce que le Seigneur a été témoin entre toi et l’épouse de votre puberté », ou de votre adolescence, que tu as méprisée ; et celle-là est ta compagne et l’épouse de ton pacte, ou « de ton alliance, et ce n’est point un autre qui l’a formée, et elle est le reste de ton esprit », ils l’interprètent de façon à dire, que l’épouse naturelle de notre jeunesse est l’intelligence et cette loi inscrite dans le cœur, innée chez tous les hommes. De là les nations mômes qui n’ont pas la loi de Dieu font les œuvres de la loi, et c’est de cette épouse qu’il est parlé dans les Proverbes : « C’est par Dieu qu’est unie l’épouse à l’homme ; » Pro. 19, 14 ; et il nous est prescrit de boire de nos sources et de nos fontaines, que personne ne partage notre boisson, et que nos joies soient dans l’épouse de notre adolescence. Cette épouse force même les incrédules à dire : « Que Dieu juge et voie », Jug. 11, 27, et je lui laisse à prononcer sur tout ce qui est à juger entre moi et toi, au sujet de qui dit encore l’Ecclésiaste : « Et passe ta vie avec la femme que tu as aimée pendant tous les jours de la vanité qui t’ont été faits sous le soleil. » Ecc. 9, 9. Voilà l’épouse qui est le résidu de notre esprit, parce qu’elle est toujours unie à notre sens, en