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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/52

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Vous serez, comme le dit l’Apôtre, non pas la vraie, mais la fausse Circoncision ; Phi. 3, 1 ss ; et je ne vous appelle pas ma fille, mais fille du voleur, en hébreu Bath Gedad, c’est-à-dire fille du diable, toujours prêt à la proie ; car vous avez fait de ma maison une caverne de voleurs, vous vous êtes révoltée contre moi, et vos enfants ont mis le siège autour de moi et de mon Fils et de mon Esprit. N’est-ce point un outrage à la Trinité quand, par votre scélératesse, les Romains frappèrent le juge d’Israël à la tête de la verge et du roseau, en disant : « Christ, prophétise-nous qui t’a frappé ? » Mat. 26, 68 ; ou quand un de tes ministres lui donna un Llsoufflet en disant : « Est-ce ainsi que vous répondez au Grand-Prêtre ? » Jn. 18, 22. Voilà d’après la traduction de l’hébreu, à laquelle se rangent Aquila, Symmaque, Théodotion et la cinquième édition. D’après la version des Septante, le sens est beaucoup plus élevé, et découle, pour ainsi dire, des premiers mots : Maintenant la synagogue voit ses voies fermées de toutes parts, et ceux qui y seront enfermés s’écrieront : « Dieu a établi l’affliction sur nous ; » et les tribus d’Israël, soumises à la domination romaine, seront frappées sur la joue ; car le Seigneur a ôté de la Judée et de Jérusalem le courage et la vigueur, les plus sages des architectes, et ceux qui ont l’intelligence de la parole, Isa. 3, 1,2 ; jusqu’à ce jour scs voies sont fermées par une barrière infranchissable, et, ne pouvant sortir de la captivité, elle est accablée du joug le plus dur. Que si, pour relier « cette fille verra ses voies fermées de toutes parts » au passage précédent, on en veut faire l’application à l’Église, on doit se rapporter à l’exemple d’Osée, où l’adultère dit : « J’irai après mes courtisans qui me donnaient mon pain, mon eau, mes vêtements, mon lin, mon huile et tout ce dont je me sers. » Ose. 2, 6. Mais plus tard, Dieu voulant mettre obstacle à la mauvaise pensée de l’adultère, elle ne fait pas ce qu’elle avait le désir d’accomplir, parce qu’il ferme ses voies d’une barrière, pour qu’elle ne puisse pas suivre ses courtisans et se livrer à de nouveaux désordres : « C’est pourquoi je vais fermer ses voies avec des épines, je les fermerai avec une muraille ; elle ne trouvera pas de sentier par où elle puisse passer ; elle poursuivra ses courtisans sans pouvoir les atteindre, elle les cherchera et ne les trouvera point, et elle dira : Il faut que j’aille retrouver mon premier époux, parce que j’étais plus heureuse que maintenant. » Ose. 2, 6, sec. lxx. Le but du Seigneur est donc atteint. L’adultère ne trouvant point sa voie et ne pouvant aller où elle voulait, se voit contrainte de retourner à son premier époux, elle avoue qu’elle est plus heureuse dans la maison de ce premier époux qu’elle ne l’était auparavant auprès de ses adulateurs, et les tribulations et les plaies