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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/55

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ce que celle qui doit enfanter ait enfanté, et les restes de ses frères se convertiront et se joindront aux enfants d’Israël. » Mic. 5, 3. Les Septante : « C’est pourquoi il les abandonnera jusqu’au temps de celle qui doit enfanter ; elle enfantera, et les restes de leurs frères retourneront vers Israël. » C’est parce que de Bethléem, qui est Ephrata, est sorti Jésus-Christ, dominateur en Israël, et que sa génération ne date pas seulement du temps où il a été vu dans la chair, mais du commencement de l’éternité, ou du siècle des siècles, et parce que toujours c’est lui-même qui a parlé par les Prophètes et que la parole de Dieu s’est faite dans leurs œuvres, Dieu abandonnera les Juifs et différera leur règne jusqu’au temps de celle qui doit enfanter, quand s’accomplira cette parole : « Réjouissez-vous, stérile, qui n’enfantiez point ; chantez et poussez des cris de joie, vous qui n’aviez point d’enfants, parce que celle qui était abandonnée a maintenant plus d’enfants que celle qui avait un mari. » Isa. 54, 1. Lorsque celle qui était stérile aura enfanté sept enfants et que celle qui avait eu beaucoup d’enfants sera devenue infirme, quand, par le forfait du peuple juif, la plénitude des nations sera entrée, alors tout Israël sera sauvé et les restes de ses frères se convertiront et se joindront aux enfants d’Israël, le prophète Élie, nom qui veut dire « le Seigneur Dieu », viendra et réunira les cœurs des pères avec leurs enfants et les cœurs des enfants avec leurs pères, Luc. 1, 17, et le dernier peuple se joindra à l’ancien, afin qu’ils soient appelés de vrais enfants d’Abraham, puisqu’ils croiront à celui que vit Abraham, qui en éprouva une grande joie. Jn. 8, 1 ss. Quel est le temps où celle qui était stérile enfantera ? À mon avis, c’est celui dont Isaïe parle en ces termes : « Je vous ai exaucé au temps favorable, je vous ai secouru au jour du salut. « Isa. 49, 8. C’est ce que Paul entend comme ayant été prédit du temps de Jésus-Christ : « Voici maintenant le temps favorable, voici les jours du salut. » 2 Co. 6, 2. Tel est encore, à mon avis, le sens mystique de cette maxime de l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour enfanter et il y a un temps pour mourir », Ecc. 3, 2, c’est-à-dire qu’au temps où, de celle qui était stérile, est né le peuple des Gentils, la synagogue a perdu ses enfants. Autre explication. Le Seigneur laissera le temple à Jérusalem et aux Juifs, jusqu’au temps où la Vierge enfantera ; après qu’elle aura enfanté, et que le petit nouveau-né aura reçu les dépouilles de Samarie et la force de Damas, le peuple des Juifs ayant été mis à mort, les restes d’Israël seront sauvés, les frères de Jésus-Christ, c’est-à-dire les Apôtres, se convertiront à la foi des Prophètes et des Patriarches, qui annoncèrent la venue de Jésus-Christ, et ce sera l’accomplissement de la prophétie du psaume : « Vous avez engendré plusieurs enfants