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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/80

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homme est vainc ; elle n’est vraie que si elle repose en Dieu. De là le langage de Paul : « D’entre vous-mêmes, il s’élèvera des gens qui publieront des doctrines corrompues ; » Act. 20, 30 ; et celui du Seigneur lui-même par le Prophète : « Les chefs de mon peuple ne m’ont pas connu ; ce sont des enfants qui n’ont point de sens ni de raison ; ils ne sont sages que pour faire le mal et ils n’ont point d’intelligence pour faire le bien. » Jer. 4, 22. Ils étaient appelés mes chefs et les chefs de mon peuple ; mais, parce qu’ils ne m’ont point connu et que leurs œuvres ont détruit leur nom, ce sont des enfants qui n’ont ni sens ni raison ; ils n’ont de sagesse que pour s’assujettir le simple troupeau et le fouler aux pieds ; mais, bien faire et bien gouverner le peuple, ils ne le savent pas. Ne vous fiez pas en vos chefs, point en – l’évêque, point dans le prêtre, point dans le diacre, point en. une dignité humaine quelconque. Ce n’est pas à dire que vous ne deviez point être soumis dans l’Église à cette hiérarchie : « Quiconque maudit son père ou sa mère mourra de mort », Lev. 20, 9, et l’Apôtre enseigne que l’obéissance est due aux supérieurs dans l’Église ; 1 Pi. 2, 13-14 ; mais autre chose est honorer les chefs, et autre chose mettre son espérance dans les chefs. Honorons l’évêque, ayons de la déférence pour le prêtre, levons-nous sur le passage du diacre ; et cependant ne mettons pas notre espérance en eux, parce que l’espérance aux hommes est vaine, et qu’il n’y a de sûre que celle qui repose dans le Seigneur.
Le troisième commandement est celui-ci : « Soyez en garde contre la femme qui partage votre couche », ne fondez pas sur elle votre confiance. L’Apôtre appelle la femme un vase fragile, 1 Th. 4, mais il ordonne aux maris de marquer de la déférence à leurs femmes. L’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme, 1 Co. 11, 1 ss et l’épouse doit craindre son mari. Eph. 5. L’épouse doit craindre, et elle doit aimer son mari avec crainte ; le mari ne doit qu’aimer, parce que la dilection est le lot des parfaits : « maris, aimez vos femmes et ne leur soyez point amers », Eph. 5, 25, alors même qu’elles vous provoquent à la colère et qu’elles se conduisent de manière à mériter qu’on les traite avec amertume. Écoutons Salomon dans l’Ecclésiaste : « Entre mille hommes, j’en ai trouvé un ; mais, de toutes les femmes, je n’en ai pas trouvé une seule ; » Ecc. 7, 28 ; il savait sans doute par expérience qu’il ne faut pas se fier aux femmes, par qui il avait offensé Dieu. 1 Ro. 9. Écoutons aussi un sublime poète, – non pas un autre Homère, comme Licilius le présageait d’Ennius, mais le premier Homère chez les Latins — : « La femme varie et change sans cesse. » Les histoires grecques et latines sont pleines du récit de la fin tragique de maris victimes de la trahison de leurs femmes. Dans les Écritures,